Marchand ambulant, il y a quelques années de cela, j’ai cheminé avec le comédien Zoumana, de la RTI au carrefour La vie. C’était en 2016, ou l’année suivante…
Au niveau du carrefour La vie, Zoumana a eu une altercation avec un passager alors que tout le monde s’adonnait à une course pour accéder au wôrôwôrô. Le passager en question s’est montré tellement virulent envers le comédien, pour une simple question de place, que je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire des remontrances :
-Djo, tu as quel problème ? Tu fais comme si tu ne connais pas Zoumana, le célèbre comédien. C’est avec quelqu’un comme lui tu vas faire palabre ? Tu trouves ça normal ?
Zoumana est resté silencieux, pensif. « Enfin une personne consciente de ce qu’il n’est pas un citoyen ordinaire », a-t-il peut-être monologué. Puis il est monté dans le wôrôwôrô et s’en est allé. Je ne me souviens plus s’il avait embarqué avec le passager qui lui avait manqué de respect ou s’il était parti à bord d’un autre véhicule.
Au fond de moi, je me disais que ce n’était pas normal que des icônes comme Zoumana luttent les transports en commun avec les lambdas, tous ces gens qui les admirent depuis le petit écran. Zoumana et tous ses pairs devraient vivre de sorte à conserver leurs mythes. Je ne crois pas que dans des pays comme le Nigeria, les acteurs de cinéma puissent être humiliés de cette façon. L’industrie cinématographique y est organisée de sorte à ce que tous ses acteurs aient une vie onirique et digne du rêve qu’ils arrivent à servir au public.
Chez nous en Côte d’Ivoire, ce sont les kilimandjaros tels que Gohou Michel qui font des publications pour demander aux petits gars comme Apoutchou, nés hier là, de payer une bonne quantité de leurs tickets de spectacle. Scandaleux ! Hayek Hassan qui court au secours d’un comédien qui devrait être en principe un milliardaire au regard de son immense talent et de son riche parcours d’acteur. Si on part tout de suite du côté de Lubafrique, on y verra certainement Guéi Veh en train de se pavaner pour vendre ses CD. Alors qu’en principe il devrait être en train de rouler dans une belle Audi TT ! Quelle est la part du Burida dans cette vie exécrable de nos Artistes ? Ce Burida qui a la tête dans un océan de miel; qui pèse des milliards pendant que ses pourvoyeurs de premier rang vivent dans le tourment financier ?
Il y a problème…
Louis-César BANCÉ