Alors que les régimes militaires au pouvoir au Burkina, au Mali et au Niger s’étaient mis « en gbonhi » au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) depuis Septembre 2023, les trois pays ont décidé ce dimanche 28 Janvier 2024 par voie de communiqués, de tous sortir de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Pour rappel, les trois États sont en froid avec l’organisation sous-régionale depuis que des militaires ont pris le pouvoir suite à des pustchs en 2020 au Mali, en 2022 au Burkina Faso et en 2023 au Niger.
Si la CEDEAO les avait suspendus de ses instances et pris de lourdes sanctions, le retrait de ces pays de la CEDEAO pourrait avoir des conséquences pratiques potentiellement lourdes et compliquer les relations entre ces pays et les autres membres de l’organisation ( implications sur les exemptions de visa, exonérations de taxe, retombées sur les prix, etc…)
En Côte d’Ivoire par exemple, l’Etat a réactivé la carte de résident biométrique des ressortissants hors CEDEAO depuis 2017. En effet à l’exception des citoyens de la CEDEAO, les ressortissants étrangers résidant dans le pays pour une période supérieure à 3 mois ont l’obligation de se faire établir le précieux sésame à hauteur de 300.000Fcfa. Et selon l’article 15 de la Loi n°2004-303 du 3 Mai 2004 portant modification de la Loi n°2002-03 du 3 janvier 2002 relative à l’identification des personnes et au séjour des étrangers en Côte d’Ivoire, le défaut de carte de résident est sanctionné par:
- Une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 500.000 à 1.000.000 Fcfa -Une interdiction de séjour pour une durée de 5 ans pour le délinquant primaire et l’interdiction de séjour définitive dans le cas de la récidive.
Si chacun ne met pas « un peu d’eau dans son gnamankoudji », ce sera « complesse », hein!
Colombe Souhainé