Une vidéo fait actuellement le buzz sur la toile, montrant un groupe de jeunes gens attroupés autour d’un four entrouvert et rempli de morceaux de viandes de porc bouillonnant encore sous le feu. La scène s’est déroulée dans la commune de Yopougon.
Les jeunes gens, des clients venus pour acheter la viande de porc, se bousculent, s’insultent même, fourchette en main, pour essayer de piquer la viande. Apparemment il y a plus d’acheteurs que de morceaux disponibles, et le coin du vendeur marche tellement fort qu’il faut batailler dur pour avoir sa part de viande au risque de repartir bredouille ou de patienter à la nouvelle cuisson pour se relancer à nouveau dans la lutte.
J’ai déjà vu des clients, fourchette en main, être aux aguets au-dessus des poêles aux poissons thons, dans les garbadrômes. Moi-même j’ai déjà lutté de cette façon pour cueillir mon poisson thon pendant qu’il est encore au feu. Un jour un autre client et moi avons piqué le même poisson. Personne ne voulait lâcher sa prise tellement le poisson était dodu et appétissant. Nous avons failli nous boxer. Je peux admettre qu’on se chamaille pour des poissons de zeguèn, une denrée nationale. Tout le monde l’a déjà fait d’ailleurs. Pas vous ?
Ce que je trouve bizarre par contre, c’est la lutte qu’un groupe de jeunes peut faire autour de la viande de porc, sans craindre le feu. Dans tout ça fallait voir les femmes. Elles étaient nombreuses comme ça sur la scène ! Un gbonhi de gos. Éhé Yopougon ! Je comprends pourquoi on dit pour emmener femme de Yopougon à l’hôtel il suffit de lui donner porc au four avec grosse bière. Avec ces deux appâts seulement, l’affaire est classée, vous dormez jusqu’au matin et tu as tout le temps d’enlever ta viande de porc »dans son corps ».
Louis-César BANCÉ