Sophie Pétronin, de nationalité française, découvre Gao, la ville malienne pour la première fois, en 1996. Elle a 45 ans à cette période quand elle tombe sous le charme de cette cité. Cinq ans après, en 2001, elle revient dans la ville pour s’y installer définitivement, exerçant dans l’humanitaire.
Le 24 décembre 2016, Sophie est enlevée par un groupe de djihadistes se réclamant d’Al-Qaïda. L’otage est libérée le 8 octobre 2020 au même moment que Soumaïla Cissé, un opposant malien lui aussi captif des ravisseurs, en échange de 200 présumés djihadistes dans les geôles de l’État malien. Paati ! L’écart est étourdissant. Peu importe, la vie et la liberté n’ont pas de prix et un sacrifice ne sera jamais de trop pour sauver une vie.
Autre chose étourdissante, c’est la volonté que manifeste Sophie Pétronin de retourner à Gao, pour continuer à y vivre. Eh oui, à peine libérée des griffes de ses ravisseurs et conduite en France qu’elle veut repartir au Mali, un pays qu’elle continue d’aimer, malgré tout ce qui a pu se passer, malgré tout ce qui a pu lui arriver. Qu’ils sont quelque fois surprenants, les européens ! Ce sont les jeunes africains qui aiment aller se perdre dans la méditerranée, croyant que l’Eldorado est en Occident.
Et si le vrai eldorado était en Afrique sans que les africains-même ne le sachent ? Sophie Pétronin pourra nous en dire quelque chose, elle qui semble avoir été envoûtée par la »magie noire », ou du moins, par le paradis noir ?
Louis-César BANCÉ