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Jean Roch Kouamé, journaliste au quotidien L’Expression et Super Prix Ebony de l’édition 2009, vient de voir sa maison déguerpie par le ministère de l’Equipement et de l’Entretien routier. C’est un homme désemparé aperçu sur les ruines de sa bâtisse, le trophée de son prix Ebony en main qu’il regarde profondément peiné, comme si c’est le seul bien qu’il a pu sauver, tout ayant été avalé par les bulldozers.
La villa de Jean Roch Kouamé, située à Grand-Bassam, a été la prestigieuse récompense qu’il a reçue à l’occasion de son prix Ebony. Douze ans après il se retrouve sans toit, victime d’un emplacement litigieux avec le ministère public se réclamant l’appartenance du terrain où a été construite la maison. Dans un communiqué rendu public référent au décret n°2014-29 du 22 Janvier 2014, il annonçait qu’à partir du 26 Janvier à fin Février 2021, toutes les constructions à 100 mètres de chaque côté de l’autoroute Abidjan-Bassam seraient démolies.
Au regard de cet avertissement, il apparaît évident que le malheureux journaliste savait en avance ce qui adviendrait de son domicile.
En offrant la villa à son lauréat d’alors, l’organisateur du Prix Ebony savait-il que la bâtisse reposait sur un terrain problématique ? L’État a-t-il prévu une alternative pour tous ceux dont les constructions ont été détruites ? Deux questions qui nous tenaillent et auxquelles nous voudrions bien des réponses.
Louis-César BANCÉ