Fin du mois. Le jeune fonctionnaire vient de toucher son salaire : 150.000 francs. Il savait que ça tomberait à pic en ce samedi où il avait invité Katy, cette belle jeune fille aux formes généreuses, à la taille élancée et au teint clair.
Avec 20.000 francs, il était sûr d’assurer le rendez-vous dans un petit maquis de la place. Mais, Katy, rayonnante, lui dit qu’elle ne fréquente pas de maquis. Elle veut aller dans le meilleur discothèque-bar de Cocody, le quartier chic. En plus, elle était venue à son rendez-vous avec deux de ses camarades, sexy et maquillées comme des sapins.
Notre fonctionnaire n’avait pas prévu cette destination de Katy et ces deux bouches de plus, ces deux bouches de trop. Mais par amour, le gentleman s’aventura. Il allait assurer ! Dans le bar, il est surpris de voir des gamins avec des nanas autour d’une table pleine de bouteilles de luxe.
Assis au milieu des filles, une serveuse lui demande ce qu’on leur sert. Katy répond à sa place : « Deux champagnes philizot s’il vous plaît ». La serveuse réclame 150.000 francs à notre ami pour cette seule commande. Des étoiles voltigent au dessus de lui. Tout son salaire pour deux bouteilles ? Pour une fille ? Pour trois filles ? Son honneur est en jeu. Pourtant, avec lucidité, il feint un malaise et s’échappe du bar, abandonnant les filles dans leur salon, à leur sort. Dans le premier taxi où il s’engouffre, il ne pense plus qu’à une et seule chose : son AVENIR.
Louis-César BANCÉ