Je n’ai pas pour habitude d’accepter les invitations de personnes inconnues sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, celle de ce type était en attente depuis plusieurs mois. Un jour il a écrit en dessous de ma photo, un commentaire qui m’a fait sourire. J’ai apparemment pensé que c’était quelqu’un de bien, et j’ai validé sa demande d’amitié sur facebook. Il m’a écrit inbox. J’y suis allée en découvrant qu’il y avait déjà une quinzaine d’anciens messages non lus. Je lui ai déposé un petit »coucou », et nous avons commencé à sympathiser en privé. Franchement, il paraissait vraiment cool. Un jour que j’avais un problème d’argent, je l’ai sollicité, vu qu’il me disait avoir une bonne situation sociale. Il m’a aidée en m’envoyant 50.000 francs au lieu de 25.000 que j’avais demandés. La semaine qui a suivi j’ai accepté d’aller à son rendez-vous. Après un déjeuner au fast food, il m’a suppliée de l’accompagner chez lui :
- «Il faut que tu saches au moins où j’habite. Nous sommes amis et ce n’est pas normal que tu sois ignorante de l’endroit où je crèche…»
Je suis allée à son domicile dans l’intention d’une escale rapide avant de prendre aussitôt mon taxi. Il m’a servie de la boisson fraîche, que j’ai sirotée… Quelques minutes après je me suis sentie lourde et étendue sur son lit. Je me suis sentie nue, sans pouvoir m’expliquer ce qui m’arrivait. Puis c’était des douleurs, atténuées par le dopage dont j’avais été l’objet…
Moi qui n’avais jamais découché, puisque étudiante vivant en famille avec un grand respect pour les principes de mes parents, j’avais dormi chez un homme… Il était 6 heures du mat’ quand je m’étais réveillée avec tous mes sens. Je me sentais souillée. J’avais été violée et sodomisée.
Mon ami de facebook à qui j’avais accordé un minimum de confiance était arrêté devant moi et me regardait :
- «Tu en veux encore ? me demanda-t-il avec sa tronche de psychopathe.»
J’étais perdue, comme morte, vidée de toutes mes forces et incapable de crier ma colère. Il me prit encore, sans protection, sévissant férocement alors que je le repoussais avec mes mains…
- «Tu m’as tuée, tu m’as eue, disais-je en pleurant.» Quand il a fini il est entré dans la douche. C’est alors que j’ai marché sur la pointe des pieds en sortant de sa chambre… J’ai pris un taxi en faisant arrivée-payé.
Après un bain chez moi, l’esprit complètement tourmenté, j’ai envoyé un message à mon bourreau, via whatsup, en lui disant que j’allais porter plainte de ce pas. Il m’a répondu en m’envoyant une vidéo de 20 minutes pendant lesquelles il me faisait l’amour de la manière la plus dégradante possible : « Ose, et tu verras que ça va se retrouver sur les réseaux sociaux, menaça-t-il. Tu imagines combien tes amis vont se moquer de toi chérie ? N’est-ce pas que tu étais consentante ? Tu sais très bien que tu as souhaité que je te fasse l’amour. Ça fait deux mois que nous sommes en couple… »
Ça fait 5 ans que j’ai gardé le silence de mon viol, vivant avec ce souvenir atroce dont je ne suis pas certaine d’en guérir…
Louis-César BANCÉ