En Côte d’Ivoire ici, on appelle ça « je retiens ». Mais son nom de caresse c’est le « coutcha ». Vous savez, quand une femme reçoit par exemple 2500f de son mari pour faire le marché du jour et qu’elle s’arrange à avoir en fin de course un peu de monnaie qu’elle garde pour elle, c’est ça le « je retiens ».

Si ça marchait avant, aujourd’hui ce n’est plus le cas, dêh ! Avant quand nos mamans partaient au marché, grâce au « je retiens », elles revenaient toujours avec des friandises pour nous: galettes, jus de fruits, bonbons, etc…
Des fois même, elles économisaient les quelques pièces là pour nous acheter des habits ou des chaussures. Mais ça, c’était avant.

De nos jours, c’est devenu « je complète ». Tout a augmenté. Au marché du carrefour Diallo dans la commune d’Abobo, la viande qui était à 2700Fcfa le kilogramme sans os dans le mois de Mars dernier, a grimpé jusqu’à 3000Fcfa. En quelques semaines, 200Fcfa se sont ajoutés sur le prix du litre d’huile dans certaines boutiques. Les tomates qu’on achetait entre 750f et 800Fcfa le kilogramme, à l’heure là, sur certains marchés comme celui du grand marché de Marcory, si tu n’as pas 1100Fcfa, « fhoum »!
Sucre, oh! Riz, oh! Lait en poudre, oh! Même gaz! Tout monte seulement.

Le coût de la vie devient de plus en plus cher. Malgré ça, les budgets de popote restent les mêmes. Et quand on se plaint que le marché est cher, les gens disent que c’est parce qu’on veut forcément faire « je retiens » qu’on dit ça. Genre, c’est pour mieux diminuer l’argent du marché. Comme si à l’heure là, quelqu’un peut avoir monnaie dans son portefeuille quand il quitte le marché.

Jocelyne Ozouah Souhainé