Abidjan semble devenir de plus en plus dur. Les populations cherchent les voies et moyens pour se faire une petite place au soleil. Face au chômage galopant, certaines filles ont trouvé une solution. Elles ont recours au plus vieux métier du monde. Elles gèrent « bizi ». Et à l’heure des NTIC, ce n’est plus seulement sur les trottoirs qu’il est possible de les observer. On les trouve sur les réseaux sociaux, appelant subtilement les clients à venir les gérer. L’une de leurs méthodes est de poster des photos provocantes d’elles, très souvent en statut. Si vous voyez une internaute qui aime mettre son « cra » en valeur, dans une tenue moulante; si vous la voyez couchée sur son ventre au dessus d’un lit pour vous montrer son joli dos sexy, ne cherchez pas loin, c’est géreuse de « bizi » qui est là. Au cas où vous êtes chaud, n’allez pas lui demander inbox »c’est combien ? ». Ce n’est pas « bizité » style ghanéen hein.
Elle va vous jeter si vous ne savez pas l’aborder. Elles accueillent favorablement que ceux qui savent parler, avec manière. Bizité chocoya. Ces géreuses-là vivent dans des maisons qui coûtent chères…
En voyant cela, certains hommes au chômage, fatigués d’attendre l’aubaine, ont trouvé une stratégie. Ils collent une affichent sur les poteaux des feux tricolores et partout où ils peuvent avoir une visibilité, en vantant leurs performances sexuelles, à louer aux femmes intéressées : « Garçon propre très viril à louer, je me nomme langue de caniche. Je lape aussi bien. Tél : 70-19… »
On ne peut pas compter le nombre de femmes qui se sont arrêtées à ces Feux pour enregistrer le numéro de ces garçons tchoins. Elles sont fières de ces soldats, disant qu’à côté de la délinquance, ils ont choisi de donner du bonheur, ce qu’elles trouvent salutaire.
Louis-César BANCÉ