Mon ami a échoué au baccalauréat. Pas étonnant, au cours de l’année scolaire, il passait son temps à fréquenter les maquis, les bars et les femmes. Un vrai soulard ! Vous savez, il lui arrivait fréquemment de se rendre en classe avec une gueule de bois. Comme si on lui avait lancé un sort. Eh oui, en Afrique, la spéculation dit que les sorciers sont capables de faire d’une cible une véritable ivrogne. En tout cas, la dévotion que mon pote avait pour l’alcool n’était pas claire. Il buvait couramment la bière comme on le ferait naturellement pour l’eau. Et quand il n’avait pas d’argent pour s’en offrir, il comptait toujours sur les poches de ses proches.

Ce soir, nous nous sommes vus au quartier. Nous avons parlé. J’ai trouvé incroyable que même en période de tristesse, mon ami ne pût pas se détacher de l’envie de s’en mettre dans le gosier.

-Hello Bouaffo. On dit quoi, ça a marché, le bac ?

-Poteau, Louis. J’ai tapé poteau malheureusement. Mais à défaut d’avoir décroché le bac, tu veux bien m’offrir un bac ? Oorh tu sais, ne fais pas cette tête, ça me fera oublier mes soucis…

Sous l’insistance de mon ami, j’acceptai de l’inviter au maquis. Nous nous y rendîmes à bord d’un bac, un cours d’eau séparant le cabaret de notre cité. Il fallait voir mon pote sourire comme un cinglé lorsque je commandai un casier.

-Merci pour le bac, mon pote, me dit-il, reconnaissant, en me tapotant l’épaule.

La bouteille à la bouche, Bouaffo s’extasiait du contenu en se raclant la gorge. Je m’amusais de le voir heureux rien que pour des bières glacées. Il me remercia encore :

-Dieu te bénisse, Louis. Je n’ai pas eu le bac, mais tu m’en as offert !
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Vous aussi, remerciez-moi. Car grâce à mon récit, vous savez désormais que bac est un homonyme du diplôme et qu’il signifie aussi CASIER DE BIÈRE ! 😉
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Aux nouveaux bacheliers ainsi qu’aux candidats malheureux, ne faites pas comme Bouaffo et moi. Après le bac, n’allez pas boire des bacs.🤗

Louis-César BANCÉ

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