« Quand tu te bats pour quelque chose, c’est pour toi la chose », disait l’ancien militaire qui tenait les rênes du pouvoir burkinabé avant que sa chose ne lui soit retirée par le nouvel homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré.
L’homme qui a perdu sa chose s’est exilé à l’étranger, non sans avoir exigé de la part de ses successeurs, un accord de non-poursuite contre ses collaborateurs et lui. Et depuis quelques temps, des informations confidentielles d’ordre numéraire sont devenues des secrets de polichinelles. Il en ressort que l’ancien pouvoir a acheté l’allégeance de certains cyberactivistes burkinabè pour des besoins de communication dans un écosystème politique détérioré par la fureur des attaques terroristes.
Ainsi donc, un cyberactiviste burkinabé du nom d’ Ibrahima Maiga , confirme lui-même, après que l’info a fugué, avoir reçu 50 millions de francs CFA de la part de l’ancienne autorité. Refusant d’être indexé comme le seul à avoir empoché un pot-de-vin, il s’est lancé dans une dynamique de dénonciation de ses pairs activistes, qui, eux aussi, ont eu droit au bakchich. Maiga a balancé un document sur sa page facebook, attestant qu’une activiste a reçu 85 millions de francs CFA comme acompte pour la communication de celui qui se battait pour sa chose…
Notre cafteur des réseaux sociaux promet de mettre les c…uis de bien d’autres, dehors. Et depuis, les internautes burkinabè sont euphoriques, disant attendre la dénonciation de certains activistes tels que Naim Touré qu’ils soupçonnent aussi de mercantilisme. En colère, ils crient même justice et demandent les remboursements de leur argent, l’argent du contribuable ! « Que les cyberactivistes qui ont empoché des millions, les retournent au Trésor public « , scandent-ils.
Chers Internautes, et si vous calmiez un peu vos ardeurs ? Vous avez confié les destinées du Burkina Faso à des incapables et c’est vous qui vous plaignez des dilapidations ? On donne 85 millions à une activiste et on fait une décharge mal écrite, constituée des fautes les plus élémentaires. Passons. Cependant, auriez-vous ramener l’argent si c’était vous qui en aviez bénéficié ? Vous vous en seriez servi pour dépoussiérer votre vie et vous offrir des quotidiens de vos rêves ! Taisez donc votre aigreur et laissez les activistes tranquilles. De toute façon, vous n’avez pas leurs audiences qui leur ont valu ces alléchantes sollicitations. Et quand vous parlez de l’argent du contribuable, que dites-vous de tous ceux qui se sont outrancièrement enrichis sous Blaise, Rock et bien d’autres sans jamais vous rendre compte de la provenance de leurs fortunes ? Haha ! c’est à vos voisins des quartiers qu’ils faut vous en prendre parce qu’ils ne seraient pas ces vétérans Hommes politiques au sommet de l’État ! Ces Hommes politiques à priori intouchables, ces caïds de vos régimes dont le vol du denier public est devenu un mode de gouvernance normalisé dans vos esprits.
Laissez les activistes manger, et priez aussi pour que la manne vienne jusqu’à moi : je ne prendrai pas autant d’argent avec les voleurs. Vingt millions me suffiront, peut-être même dix. Taisez vos aigreurs, et rappelez-vous de ce que le Président Laurent Gbagbo vous a dit : « Quand un Homme politique vous donne de l’argent, prenez et bouffez, sans être obligé de le suivre. C’est votre argent !…»
Louis-César BANCÉ
