L’ex-premier ministre burkinabè, Isaac Zida, est en exil au Canada après avoir dirigé la transition militaire au renversement de Blaise Compaoré. Le pouvoir de Rock Kaboré qui lui a succédé l’accuse de désertion de l’armée, de détournement de fonds et de répression sur les manifestants lors de l’insurrection. Le Burkina l’attend donc pour le juger. Mais depuis, Zida traîne ses bottes au Canada, pas prêt à rentrer au pays. Et puis, à la faveur de l’élection présidentielle du 22 novembre 2020, Zida s’est porté candidat. Pour beaucoup d’observateurs, cette candidature aurait été rejetée par la Cour constitutionnelle. Cependant, coup de théâtre, la candidature de Zida a été validée ! Mais…depuis le début de la campagne électorale, il ne s’est pas amené au Burkina. Ahi ? Pourquoi ? Pour certains citoyens burkinabès, le soldat doit ressentir une méfiance vis-à-vis de la justice de son pays, qui l’attend de pied ferme. »S’il djô, on va le siri? » Est-ce le cas, Zida ? Parce que depuis ta candidature a été validée, mais tu ne rentres pas. »C’como ? »
Ce dossier me rappelle celui de Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale ivoirien en exil en France, dont la candidature à la présidentielle a été invalidée par le Conseil constitutionnel. Tiéni Gbanani, comme on le surnomme, savait qu’il avait des démêlés avec la justice de son pays où il a été condamné par contumace à 20 ans d’emprisonnement. En dépit de cela, il a fait déposer ses dossiers de candidature. Rejeté. La question que je me pose est celle-là: Soro serait-il rentré en Côte d’Ivoire si sa candidature avait été validée contrairement à Zida qui est resté cramponné à son exil canadien ?
Peut-être que pour Zida il n’est pas encore tard ? L’élection a lieu dans 3 jours : ta candidature a été validée mon colonel, C’ como, tu ne rentres pas ?
Louis-César BANCÉ