Hier, mardi 8 Juin, j’ai été en reportage dans un centre d’examen, pour nos enfants candidats au CEPE. À travers des fentes dans le mur d’une classe, j’ai vu un garçon d’une dizaine d’années se faufiler dans les allées en appuyant les fesses de toutes les filles qu’il rencontrait. Celles-ci ricanaient en feignant de fuir, dans une sorte de cache-cache. Les épreuves n’avaient pas encore débuté. Les responsables administratifs étaient occupés dans des bureaux… Pendant ce temps, les gosses, au lieu de méditer sur les épreuves qu’ils auront à affronter, s’adonnaient à des attouchements. Je vous parle de ce que j’ai vu. Je crois que les enfants sont issus de divers établissements et qu’ils ne se connaissent pas, la plupart, non ? Comment se fait-il qu’ils se côtoient pernicieusement avec tant de familiarité ?
À midi, à la pause, dans les encablures du centre de composition, je me tenais tout près d’un groupe de fillettes, non loin d’une table de restauration. L’une d’entre elles parlait :
- «Y a un garçon dans notre salle. Façon il aime femmes ! Il a brècké beaucoup de filles comme ça. Ce sont ses noms de caresse même qui me font rire. Il appelait une sa Crémeuse, l’autre sa Vanille et une autre, son Chocolat…»
- «Fhum, il a fini avec ça dèh ! rebondissaient les autres en riant.»
Les petites échangeaient sur le sujet, avec un certain zèle…
Avant les épreuves de l’après-midi, un candidat a été frappé à la poitrine par son camarade si bien qu’il s’est évanoui. Il eut un attroupement autour de la victime, sur qui de l’eau a été versée… Ce n’est qu’à son réveil que les adultes ont appris ce qui s’était passé, en se référant aux témoignages. Le garçon donnait sans cesse des fessées aux filles. En voulant mettre fin à sa manœuvre, un « petit Zorro » s’est interposé en lui donnant un violent coup qui l’a envoyé se crucifier au sol, perdant connaissance avant sa réanimation quelques minutes plus tard…
Le soir, après les épreuves, des garçons de 12 ans aux allures d’apprenti-gbaka, se tenaient près de l’école et hélaient les filles-candidates, à leurs passages : « Pssssst ! Pssssst ! Coco, une seconde s’il te plaît ? Psssst ! » Des parents d’élèves, présents depuis la matinée et très énervés, les menaçaient, sans pour autant qu’ils n’abdiquassent, ces téméraires, qui allaient tenter leurs chances sur d’autres cibles.
Bref. En notre temps, nous jouions aux billes, à la marelle et au tec-tec !
Louis-César BANCÉ