Adjamé, Black market. Je suis en train de faire un retrait dans un dépôt d’Orange Money. À peine finis-je mon opération qu’une femme, la cinquantaine à peu près, un bébé au dos, propose au gérant de faire elle aussi un retrait.
-Vous voulez faire pour combien ? lui demande l’homme de l’autre côté de la caisse.
-Je veux retirer 500 francs, répond la cliente.
Étonné de la suggestion d’un montant aussi bas, le gérant, mine serrée, répond très sévèrement :
-Y a pas retrait 500 ici !
Toute déçue, la femme est en train de sortir du magasin. Je la rejoins vite et lui file un billet de 1000 francs…
-Merci beaucoup, me dit-elle. Je suis venue faire une course à Adjamé, et des voyous m’ont volé mon porte-monnaie. Je n’ai rien vu dedans. Je n’avais même plus de transport pour rentrer…
NB : Ceci n’est pas de l’imagination. Mais je ne crois pas que j’aurais donné « al moro » à la dame si elle m’avait accosté dans la rue en me disant avoir été spoliée de son argent. Je l’aurais prise pour une arnaqueuse tellement je suis formaté sur un genre de pratique qui consiste à inventer des histoires malencontreuses en vue de soutirer quelque chose à des personnes qu’on prend pour des pigeons…
Louis-César BANCÉ