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FOOTBALLEUR, TRAHISON, INFIDÉLITÉ

FOOTBALLEUR, TRAHISON, INFIDÉLITÉ

L’ami d’enfance à mon père, engagé comme entraîneur de football dans une équipe de première division au Burkina Faso, avait dit à ma famille, au téléphone, que je serais le bienvenu dans son équipe, qu’il me trouvait bon joueur et que j’y aurais des privilèges.

Comme en Côte d’Ivoire j’évoluais dans un club titubant et que l’effectif était sous-payé, je partis pour l’aventure burkinabè dans l’espoir de faire valoir mes grandes qualités d’attaquant de pointe.

L’ami de papa, coach d’une très grande équipe du pays hôte, m’aligna en tant que titulaire. Mais plusieurs matchs d’affilée je ne trouvai pas le chemin des filets si bien que le staff dirigeant commençait à grogner, en dépit de la confiance que refusait de m’ôter celui qui avait des affinités avec les miens. Au bout d’un moment, il dut se résoudre à me mettre sur le banc au profit d’un autre attaquant, qui, très vite, arrosait les buts des adversaires. L’un de mes coéquipiers me souffla subtilement que ce buteur qui prit ma place avait enterré mes chances dans un canari de sorte que je ne puisse pas performer sur le terrain, et que les pratiques mysthiques appelées  »wack » au pays des hommes intègres étaient récurrentes dans tous les milieux. Quelle preuve palpable avions-nous pour nous plaindre au Commissariat ? Je ne pouvais garder que le silence et assister, impuissant, à ma descente aux enfers. Le président du club demanda qu’on me libère. Je perdis l’avantage du loyer à la charge de l’administration. Désormais je faisais tout de ma poche si bien que mes ressources financières finirent par tarir. Je refusais de retourner à Abidjan avec la défaite de l’aventure. J’aurais honte de regarder les miens en face, moi dont on disait que je serais sur le toit de la ligue 1 burkinabè avant de débarquer en Europe après avoir tapé à l’œil d’un recruteur…

Je connus la véritable galère à Ouagadougou, logé dans un non lotis du quartier Karpala. Je connus des gens, autour de moi, qui étaient assis sur des millions, et qui pour rien au monde ne me donneraient 100 francs. Mesquins et pingres, ces mossis, ces  »tinguas » faisaient croire que ça n’allait pas chez eux. Même l’ami d’enfance de mon père, après m’avoir aidé en me gratifiant à deux reprises de la bagatelle somme de 5.000 francs ( en pleine galère à Ouaga c’est une fortune ) m’avait classé dans la liste noire de son téléphone de sorte que je ne puisse plus le joindre.

Je mordais la poussière. Et quand vous connaissez la poussière de Karpala, pour quelqu’un qui y vit vous savez que c’est y mordre, humer doublement la poussière…

C’était très dur pour moi. Et un jour dans un maquis, au cours d’une circonstance complètement hasardeuse, je rencontrai la femme du président du club qui m’avait limogé :

  • Mais toi, je te connais ! s’exclama-t-elle. C’est l’ivoirien-là non ? Tu ne joues plus dans l’équipe de mon mari ?

Je lui expliquai brièvement ma mésaventure. Elle me tapota sur la joue en me donnant un billet de 10.000 francs avant de s’en aller non sans me remettre sa carte de visite et notifier mon numéro. Le même soir nous commençâmes à discuter par SMS… Puis, il n’y avait plus de jour qui passât sans que nous ne dialoguions. De la messagerie mobile, nous nous étions téléportés sur whats’up. Nos échanges étaient taquins, chaleureux, et pour une femme mariée il faut dire qu’elle ne manquait vraiment pas d’audace :

  • J’ai toujours aimé suivre tes matchs à la télé. C’est vrai que tu n’avais pas de chance devant les buts mais faut reconnaître que tu as une sacrée chance d’être aussi canon !

Je ne mâchais pas sur les mots non plus pour faire des compliments à la femme de mon ex-Boss. Et un jour, alors que mon ex-club s’était rendu dans un pays africain pour disputer un match, ma correspondante me téléphona et demanda à me rencontrer. Le rendez-vous se fit dans une villa à Ouaga 2.000 :

  • C’est chez moi, ici ! Même mon mari ne sait pas que j’ai une maison à moi, tu vois comme je te fais suffisamment confiance ?

Je tremblais, et devant la femme, et devant le luxe miroitant à mes yeux dans cette immense demeure. Il faisait soir, 22 heures à peu près. Nous prîmes du champagne dans une cave à l’intérieur de la pièce…

  • Il n’y a personne qui vit ici ? demandai-je à mon hôte.
  • Oh, que dire… Seulement des valets pour assurer l’entretien de la maison quand j’ai besoin d’eux. Ils ne sont pas ici en permanence.

Nous bavardions, en nous regardant. En nous dévorant, je dirais, assis l’un en face de l’autre sur des fauteuils soyeux. Un moment, elle déposa ses pieds sur mes jambes et je vis ses cuisses luire de toute leur clarté. Elles étaient belles. J’avais l’impression que je pouvais les caresser sans que le ciel ne me tombe dessus.

Je glissai la paume vers son mollet, en skiant doucement. Une fusée se déchaîna dans mon pantalon, et j’eus un peu honte. La femme abandonna son verre au sol et se traîna vers moi, fit comme si elle voulait m’embrasser avant d’esquiver mes lèvres. Je vis la fermeture Éclair de mon pantalon migrer au sud. Elle libéra complètement la fusée de tout ce qui était encombrant, y versa une petite quantité de champagne. Quand elle voulut y emmener la bouche je la repoussai en l’acculant sur son fauteuil. Je l’embrassai voluptueusement, en ôtant ses vêtements avec rage. Il ne restait plus que son string rouge. Je le déchirai de toutes mes forces en ayant l’impression d’étrangler le président du club qui m’avait éjecté. J’aspergeai son  »filet » de notre boisson exquise avant de l’aspirer avec passion, pendant une éternité…

Malchanceux devant les buts depuis mon arrivée au Burkina Faso, cette nuit-là je marquai le premier but de ma carrière en terre voltaïque et il n’en fallut pas plus pour que dès ce moment-là, ma vie changeât…

Louis-César BANCÉ

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