Talléha, belle jeune femme ivoirienne, crut avoir trouvé en Zagbawi, l’homme de sa vie. Doux et tendre lorsqu’il lui faisait la cour, il finit par montrer son vrai visage après plusieurs années de relation. Trop tard ! Elle lui avait déjà donné trois enfants, découvrant, abusée, combien son compagnon était d’une violence barbare.
Zagbawi, prompt à avoir la tête près du bonnet, la frappait avec des coups de poing, comme s’il était Mike Tyson et qu’il eut affaire au boxeur Oly la Machine.
Talléha avait des velléités de départ. Mais où aller ? Elle n’avait aucune assise financière. Ses parents pourraient-ils la comprendre pour l’accepter sous leur toit en attendant qu’elle trouvât son chemin ? En plus, il y avait cet entourage, ces amies qui s’adonneraient à des commérages, ne pouvant se faire à l’idée qu’une femme pût abandonner son homme après trois maternités et une décennie de liaison.
Finalement, la solution de Talléha vint d’un richissime prétendant qui avait besoin d’une femme mature avec qui se mettre en ménage peut importe qu’elle eût déjà des enfants. De toute façon, il en avait, lui aussi, avec malheureusement un choix vipérin; son ex, une vipère qui fort heureusement lui donna de magnifiques pitchounets. Les sorcières accouchent aussi des anges.
Talléha et son nouvel amant composèrent une famille recomposée en gagnant leur pari du bonheur.
Pendant ce temps, Zagbawi s’amouracha à Laurya, une jeune sénégalaise de nationalité américaine. Venue en vacances à Abidjan comme elle en avait l’habitude, la Statoise tomba sous le charme de celui dont les mots mielleux avaient tout pour indiquer qu’il fût le prince charmant. Zagbawi, le prince charmant, aménagea au domicile de sa nouvelle conquête, vivant aux dépens de cette dernière et se faisant entretenir comme un gigolo.
Laurya, en partance pour l’Amérique, lui laissa bien évidemment ses clefs. Zagbawi en profita pour se la couler douce dans la maison, en s’y envoyant en l’air avec l’une de ses petites gos avec qui il entretenait une idylle souterraine.
Quand Laurya débarqua à Abidjan, ce fut directement pour engager des hostilités à l’encontre de son Amoureux :
-Je te prenais pour un homme sérieux, or tu es une vraie crapule, Zagbawi !
-Mais que dis-tu, ma Laurya ? Tout ce temps que tu étais aux États-Unis, nous discutions bien par WhatsApp, et tout à coup tu apparais avec des palabres. De quoi m’accuses-tu ?
-D’infidélité !
-Quelle invention tu fais, là ? Tu ne m’as pris avec personne, à ce que je sache ! Arrête un peu de faire la casse-pied ! J’ai une sainte horreur des gamineries. Si tu continues de m’importuner, je risque de te donner une fessée que tu pourrais regretter toute ta vie !
-Ah bon ? Tu oserais ? Vas-y, que je voie de quoi tu es capable !
La fessée s’appliqua plutôt en plein visage de Laurya, qui fut boxée sans pitié, au point de perdre des dents… La bouche saignante, elle se débattit pour sortir de la maison en courant en directement du commissariat. Après une plainte diligente, la Police débarqua à son domicile, y exfiltra Zagbawi, l’emmena manu militari au poste avant de le téléporter le même jour à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan, (MACA). Talléha n’avait pas eu le cœur à porter plainte, mais Laurya, elle, était d’une tout autre école…
Zagbawi en prison en attendant son jugement, la Statoise regagna son domicile, y invitant le gardien de l’immeuble à la rejoindre dans son salon :
-Merci d’avoir été mes oreilles et mes yeux, sans toi je n’aurais pas su que j’étais en couple avec une canaille ! lui affirma-t-elle en lui donnant 500 dollars qu’il pourrait bien convertir en CFA à la banque LCB d’à côté. 😊
Louis-César BANCÉ
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