Ce matin, je pars à un événement, à l’hôtel Azalaï, où j’ai été sollicité pour ma couverture médiatique. Comme l’enveloppe que je vais y recevoir est infime par rapport au carburant que nécessite ma Audi, (dans notre métier c’est la passion qui prédomine), je décide de me déplacer par transports interposés. Me voici assis dans le wôrôwôro, sur la banquette arrière, à l’angle gauche. À l’angle droit, il y a une jeune fille, et entre elle et moi, au milieu, une jeune femme en minijupe bleue et blanc fleurie, dont vous voyez la jambe à la teinte chocolat sur la photo. Je manipule mon téléphone sans m’occuper d’elle, et tout d’un coup, elle pousse mon pied en se montrant très irritée :
-Monsieur, poussez un peu votre pied vers vous, ahi ? Vous me collez trop !
Sa façon de me sermonner me surprend. Je la regarde, médusé. Je fais l’effort de détacher ma jambe et de la tenir droite dans mon compartiment. Au bout de quelques minutes, les secousses du trajet font en sorte que nos deux jambes se frottent, comme une bûchette skiant sur une boite d’allumettes. Ma voisine s’énerve à nouveau et s’en plaint :
-Mais monsieur, asseyez-vous bien ! Vous me coincez trop ! Poussez là-bas, pardonnez, orrh !
Je la regarde, la « langue dans la poche », interloqué, de marbre, tel un muet, un « bobo ». Au fond de moi, dans un monologue, je la critique, la trouvant effrontée et très impolie. Pour qui se prend-t-elle, celle-là ? Vous convenez avec moi que lorsqu’on s’asseoit dans les warrens, nos jambes se meuvent sans qu’on ne fasse exprès !
Notre taxi, que nous avons emprunté à Yop Lavage, se dirige vers l’autoroute du Nord pendant que je suis tout crispé, faisant attention à ne même pas effleurer la cuisse diamantifère de ma co-passagère colérique…
Louis-César BANCÉ