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Interview de Paul-Henri Sandaogo Damiba après le coup d’État

Interview de Paul-Henri Sandaogo Damiba après le coup d’État

LCB : Bonjour monsieur le Président Damiba. Ou devrait-on dire maintenant monsieur l’ex-Président ?

Damiba : L’intelligence recommande de désigner une autorité en précédant son nom par la plus haute fonction qu’il aura exercée. Bien que Yayi Boni ne soit pas Président, je ne crois pas que ce serait bienveillant de l’appeler Yayi Boni, tout court ?

LCB : Est-ce un aveu de ce que vous n’êtes plus aux commandes du Burkina Faso, éjecté par des éléments de votre Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde de la Restauration depuis ce 30 septembre 2022 ?

Damiba : Nous parlions du titre à attribuer à une personnalité militaire, politique et tutti quanti. Je vous donnais un cours de bienveillance. Ceci ci, il y a effectivement des dissidents au sein de mon régiment armé, qui, ne comprenant peut-être pas ma méthode de travail, ont décidé de s’éloigner de la feuille de route de la lutte. Quand nous sommes arrivés au pouvoir le 24 Janvier 2022, j’ai entrepris des réformes à travers des nominations stratégiques à certains postes. Vous avez constaté que récemment j’ai moi-même entrepris de porter la casquette de ministre de la Défense ? C’est un signal fort évoquant que j’allais être personnellement au four et au moulin, pour changer positivement les choses.

LCB : Au four et au moulin… Au front, sur le terrain, et en première ligne dans la riposte anti-terroriste, vous voulez dire ?

Damiba : Oh ! On peut très bien coordonner les opérations depuis le bureau. Ce serait une victoire pour les terroristes que le Président du Faso ait un destin à la Idriss Deby. Il ne le faut surtout pas, pour ne pas alimenter leur illusion de dominance, et surtout leur fierté machiavélique…

LCB : Illusion de dominance ? Pourtant les attaques terroristes n’ont jamais été aussi crescendo qu’après que vous avez renversé Rock Kaboré le 24 janvier dernier. Le Capitaine Ibrahim Traoré, qui s’est autoproclamé Président du MPSR, assure que l’une des raisons de votre éviction est justement votre échec pour la reconquête du territoire national, votre insouciance face au défaut logistique de vos Hommes, votre égarement de votre cause militaire en faveur de la boulimie du grisbi, du pouvoir et des fastes. Récemment, sur une tribune internationale, vous préfériez le costume civil au treillis…

Damiba : Écoutez monsieur LCB, ce qui importe, c’est la vision qu’on a pour son pays. Je n’étais là…je ne suis là que depuis huit mois seulement, et les gens veulent des solutions miracles…

LCB : C’est ce que vous promettiez cependant au peuple Burkinabè quand vous renversiez Rock Kaboré. Où êtes-vous actuellement monsieur le Président, à l’heure où, constate-t-on, les alliés de votre Balayeur sont positionnés dans tous les coins stratégiques du pays…

Damiba : Je ne peux pas vous donner ma position. Mais je suis là, je me porte bien.

LCB : On dit que vous seriez dans le camp Kamboinsin, une base française de Ouagadougou et sous escorte française ?

Damiba : C’est de la pure fantasmagorie, qui dénote justement de l’intention des belligérants, de me mettre le peuple à dos. Ce peuple qu’ils veulent manipuler en s’appuyant sur des propagandes de Pro-Russie et d’Anti-Français. C’est tout simplement une politique opportuniste de manipulation des masses, et qui, bien évidemment, aura des conséquences fâcheuses. C’est assez idiot quand même de mettre le feu à l’Ambassade de France au Burkina ainsi qu’à l’Institut français, une vitrine culturelle. Comment expliquez-vous la levée du couvre-feu du Capitaine Ibrahim Traoré un laps de temps seulement après qu’il l’a décrété ?

LCB : À vous de nous le dire, mon Lieutenant-Colonel !

Damiba : Il sait très bien que les militaires se mesurent pendant la nuit, pour limiter les dégâts civils. Eh benh, avec leur propagandisme de pro-Russie, il a préféré se servir des populations comme bouclier, comme écu à son putsch. C’est absurde de voir ces citoyens s’attrouper nuitamment au Rond point des Nations Unies…

LCB : Des citoyens dont la liesse vous a servi également pour plébisciter, entériner votre coup contre Rock Kaboré ?

Damiba : Le jour et la nuit sont deux moments distincts au cours d’une journée, et des militaires crédibles et confiants, ne devraient les exploiter de la même manière, au gré de leurs intérêts…

LCB : Nous apprenons également qu’un hélicoptère détaché par la France serait prêt à vous envoyer en exil vers un pays étranger, notamment le Togo. Si ce n’est déjà fait. Confirmez-vous cette information ?

Damiba : ( Après un long silence ) Laissez-moi me rafraîchir un peu…Je vais juste prendre une gorgée de MAXFLY, une boisson énergisante et très adoucissante. Vous connaissez ?

LCB : Ne nous détournons pas de l’interview, monsieur le Président. Vous disiez que celui qui se bat pour quelque chose, c’est pour lui la chose. Votre balayeur s’est battu pour la chose. Vous confirmez que désormais c’est pour lui la chose ?

Damiba : LCB foyaa tampirii !

Interview imaginaire réalisée par Louis-César BANCÉ

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