J’ai cédé ma place à une jeune fille, 24 ans à peu près, dans le bus. Elle a pensé que j’avais l’intention de la draguer. Non, non, mademoiselle, je suis né à cette époque d’une Côte d’Ivoire où on nous a inculqué de vraies valeurs éducatives et où cette éducation était l’affaire de tous, de la communauté. Une Côte d’Ivoire où on nous a appris à céder la place aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap, et aux femmes…
Je l’avoue, la passagère à qui j’ai laissé mon siège, était très belle. Mélange de apoutchou et de skinny, elle était dotée d’un cra très nerveux. Pendant que ma main était agrippée à la barre de fer pour garder mon équilibre, la jeune passagère m’adressait des regards fuyants. À un arrêt je m’en allais quand elle m’a murmuré ceci : « ça vous dit, de prendre mon numéro ?»
Pour quoi faire ? Elle a cru que je voulais la draguer à cause de ma civilité.
Jeune fille, ce ne sont pas vos charmes qui nous intéressent, mais le respect et le privilège de princesse, de reine que vous méritez. Il vous reste à prier pour que ceux de la nouvelle génération ait un tout petit peu de sensibilité et de bon sens, comme nous, les enfants d’avant-avant.
Louis-César BANCÉ