Yopougon Maroc. Saint Pierre Marie. Ce samedi 19 novembre. En marchant sur le trottoir, à ma droite, je remarque une vendeuse d’attiéké que je connais bien. Elle vient de s’installer dans un nouvel endroit, près d’une boutique. Habituellement elle tenait son commerce à côté d’un maquis, à 1 kilomètre plus loin. Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’elle se téléporte ailleurs ? À cette question, elle me répond ceci :

-Je payais une certaine somme d’argent par mois à la propriétaire du maquis devant lequel j’avais ma table d’attiéké. J’ai dû quitter le coin parce qu’elle m’a exigé récemment de lui payer 50.000 francs mensuellement, pour l’occupation de la devanture de son espace. Une augmentation de 100℅ ! Qu’est-ce que je gagne comme bénéfice pour payer 50.000 francs ? C’est comme ça je suis partie, oh…

-Fhum, elle aussi dèh ! Un espace en plein air que tu occupes, qui n’est même pas un magasin, on va t’exiger 50.000 francs ! Quelque chose on doit donner 10.000 là, son 50.000, wou ! Ce n’est vraiment pas gentil. Il faut t’organiser de sorte à avoir ton propre maquis. Pourquoi les gens sont méchants comme ça ? Tu vas fouiller on va trouver qu’elle a imaginé un scénario pour te chasser de chez elle afin de reproduire elle-même ton commerce…

-Ehé, comment tu as su ? C’est ce que les gens m’ont dit oh… Actuellement je vais tout recommencer par ici, en espérant que ça marche.

-Je te souhaite le même succès que ce que tu as connu devant le maquis. Courage ! Donne-moi attiéké 100 francs poisson 1000 francs…

Louis-César BANCÉ