Ce 24 Août-là, le président de la république rentra plus tôt que prévu après une journée abrégée au palais. Son épouse l’attendait au sein de leur résidence de la Riviéra-Golf, un dîner savamment étalé sur la table à manger…
- «Dominique, tu es ravissante ! s’exclama Alassane en ouvrant les bras à sa dulcinée. Le repas est déjà servi ? Mais il n’est que 20 heures ! Comment as-tu pu deviner que je serais rentré à cette heure ? »
- «Parce que j’étais certaine que tu n’oublierais pas qu’aujourd’hui, 24 Août, nous sommes à nos noces de perle. Trente ans que nous nous sommes dit oui devant Dieu et les hommes. Tu n’aurais pas commis le crime de lèse-majesté de rester au bureau jusqu’à minuit voire plus, comme à tes habitudes. Tu es tellement romantique, mon chéri. »
- «Merci mon amour. Trente ans, que de doux souvenirs ! Je vois un mot sur la table à manger, qu’est-ce que c’est ? »
- «Mais approche, et lis…» Alassane s’approcha de la table à manger et prit le papier fleuri que son épouse avait laissé sur la table pantagruélique. Tandis que la première dame avait posé les deux coudes au dessus des épaules de son mari, ce dernier, sourire aux lèvres, se mit à lire silencieusement le mot qu’elle lui avait destiné : « Merci pour les noces de perle et pour tout le bonheur. Et surtout, merci de n’avoir pas pris en dehors de moi, une petite femme. »
Louis-César BANCÉ