Militante indécrottable de l’opposition, j’avais participé à une rencontre entre mon parti et les instances du pouvoir. Après la crise électorale qu’a connue le pays à cause du 3ème mandat et de la désobéissance civile, il s’agissait pour nous de nous asseoir, discuter, taire nos querelles, afin que la nation renoue avec sa marche paisible. Au cours de ce rendez-vous politique donc, un homme m’approcha subtilement pour me demander mon numéro. Apparemment, il avait flashé sur moi. Grand, bien bâti et tout de costume vêtu, on n’avait pas besoin de porter des lunettes magiques pour entrevoir, imaginer les robustes muscles qu’il avait derrière la chemise.

Savez-vous que quand un dragueur se pointe devant une femme pour la première fois, elle sait à la seconde si elle est susceptible de s’offrir à lui ou pas ? En tout cas, j’étais conquise face à Éric. C’est le nom de mon courtisan, et je vis à son départ qu’il travaillait comme garde du corps d’un leader de l’opposition. Heureuse que nous soyons du même bord politique. Mon nouveau pointeur m’a invitée quelques jours après dans un restaurant où il m’est apparu dans un style plus décontracté mettant en exergue ses adorables bras valides. J’avais hâte de me donner à lui. Mais il me fallait faire un peu le malin, jouer la désintéressée afin qu’il ne me prenne pas pour une fille facile. Éric, quel corps ! Même Rambo n’avait pas une telle sculpture. Une semaine après notre rencontre, il m’a emmené danser dans un chic bar de Angré. Ensuite nous avons passé la nuit ensemble, chez lui, dans un quartier bizarre d’Abobo. Moi qui espérais terminer la soirée dans un hôtel 5 étoiles climatisé, sur un lit soyeux, j’en ai eu pour mon compte….

Non seulement Éric était mal logé, mais en plus, il n’avait rien du tout dans le pantalon.

Son truc était minuscule comme celui d’un cochon,
pareil à un bouchon.
Ce n’était même pas plus gros que le bout de mes nichons.
Comparable à celui des bébés, un truc maigrichon !

La nuit où nous avons couché ensemble, il m’a juste chatouillé. Je n’ai rien ressenti. Quand nous nous sommes séparés, il m’a plusieurs fois appelée, souhaitant me revoir. Moi même ? Je l’avais classé, définitivement. Ce n’est pas parce que nous sommes tous deux issus de l’opposition que nous devons nécessairement nous  »gérer » entre nous. Dans affaire de  »mamitou et papitou », il ne faut pas avoir honte, ce n’est pas une question de politique.
Tiens, j’ai rencontré Kader, un compatriote, cadre du parti au pouvoir, mince comme une brindille de balai. C’est vrai que nous ne partageons pas les mêmes convictions, mais actuellement je préfère me faire marplôrh par lui. Il a du feu dans la culotte, et moi Janina Toutoukpè Blé, j’adore ça !

Louis-César BANCÉ