« Pendant que les non-nationaux travaillent, les Ivoiriens crient dans baffe alléluia Jésus est bon », tel est en substance le message que veut faire passer Éric Abouo, un citoyen ivoirien qui s’est rendu à Adjamé ce mercredi 2 Juin, en vue de faire un achat et qui y a vu une scène qu’il nous décrit.
Il nous raconte, avec ses mots, que « ce qui retient l’attention de tout visiteur dans ce grand marché d’Adjamé Bracodi, c’est la présence massive des nigérians et ghanéens dans les activités. Ils ont toute la chaîne de distribution. Ils sont importateurs, grossistes, demi-grossistes, et même détaillants. Les seuls ivoiriens qu’on trouve sont vendeurs au service de leurs patrons nigérians et ghanéens. D’autres sont « coxer », apporteurs d’affaires. »
Constatant que les secteurs d’activités sont contrôlés par les étrangers, Éric Abouo en fait cette interprétation :
« La quincaillerie, le bois, l’oignon, le garba, l’électroménager, les industries, tout est occupé par les ressortissants étrangers.
La seule chose qui intéresse l’Ivoirien est l’administration. La fonction publique est le domaine qui nous intéresse. Même notre agriculture est dans la main des non-nationaux », déplore-t-il.
Racontant sa journée du mercredi, Éric relate que pendant que les étrangers étaient occupés à travailler, il a aperçu un groupe d’ivoiriens installés sur la voie : quatre femmes et deux hommes avaient une grosse baffle autonome avec des micros. Pendant que les non-nationaux étaient occupés à se faire de l’argent, ce groupe d’ivoiriens dansaient, chantaient, prêchaient :
« Alléluia Jésus est bon.
Alléluia Jésus est bon. »
En voyant la scène du prêche des ivoiriens sur la voie publique en plein jour de travail, Éric nous dit ce qui a été ses sentiments : « J’avais des yeux ouverts d’étonnement et de dégoût », confesse-t-il.
« À quel moment nous on travaille ?
Dieu lui-même a travaillé pendant six jours mais nous… », a-t-il interrogé pour nous inviter à la réflexion.
Louis-César BANCÉ