J’ai mis pieds à Williamsville aujourd’hui, en y entrant par le carrefour Craven. J’ai longé la voie en direction de l’école primaire La bat jusqu’à m’immobiliser plus loin au niveau du carrefour Mexique. J’ai eu le regard rivé sur le cimetière au fond. Au fond, les tombes de couleur blanche, ne se font aucun espace les unes des autres. Elles sont condensées, dans un collé-serré, comme si les âmes mortuaires dansaient un zouk de groupe, en se moquant des mesures barrières anti-covid. Oui, les tombes au fond sont abondantes, innombrables, donnant le tournis.
Je me suis arrêté en observant un moment le cimetière au fond dont la grande population des morts laisse méditatif. Je me rappelle que quand j’étais petit et que je passais dans le même endroit où je me suis garé, au fond, les tombes étaient si distantes ! Aujourd’hui, leurs grandes proximités montrent à quel point la démographie des morts s’est accrue. Du coup, j’ai revu dans l’esprit certains défunts de Williamsville avec qui notre quartier a connu ses moments d’ivresse : Tino et Thomas Bama, madame Aboké, Guitou, Youl Bruneur, Olivier Kasso… Tous ces natifs du bourg Willi ont été rejoints par des âmes telles que Dezy Champion, Arafat DJ… Le cimetière de Williamsville se peuple. La vie s’en va, elle nous échappe.
Une pensée pour tous nos parents, amis et proches disparus…
Il n’y a qu’un rideau qui nous sépare de l’autre côté. N’oublions pas que nous sommes des tombes ambulantes qui nous promenons, et qu’ici bas, tout est vanité. La chair finit par devenir poussière et ossements. Seul l’Amour est éternel ! Aujourd’hui nous sommes d’ici, demain nous serons de là-bas, au fond là-bas.
Louis-César BANCÉ