Tu es une femme et ton mari est vigile. Vous vivez dans des conditions difficiles, petit studio, matelas au sol, repas rythmé en « mort subite » c’est à dire une seule fois par jour. Vous utilisez le courant « bababana » et même quand il pleut, vous êtes obligés de faire la pêche aux gouttes de pluie qui tombent de la toiture percée dans la chambre à l’aide d’un récipient.
Ton mari t’a toujours dit que ça va finir un jour et que ça ne peut pas continuer.
Un jour tu es dans la chambre, jouant avec votre enfant de 7 ans quand monsieur arrive en transpirant. Il rentre dans la chambre en coup de vent et te remet un sachet noir contenant 10 millions. Il te dit de bien garder cet argent et de ne pas te poser de question. Il insiste en te disant que si des gens viennent t’interroger dis que tu ne sais rien. Et qu’il se peut qu’il soit éloigné de vous pour un bon moment mais il faut prendre dans l’argent là pour vivre un peu un peu le temps qu’il revienne. Il n’a pas le temps de t’en dire plus et s’en va au pas de course.
Deux heures plus tard, la police arrive chez vous, et tu vois monsieur menotté avec eux. Celui qui semble être le chef de l’équipage te salue et te dit que ton mari a volé dix millions sur son lieu de travail et qu’ils sont en train de chercher à mettre la main dessus alors si tu sais où il a mis, tu ferais mieux de leur dire sinon ça ne serait pas bon pour toi. Ton mari te fait un clin d’œil pour te dire de nier. Tu réponds donc que tu es surprise par ce qui se passe et tu ne sais pas où est l’argent. Devant toi on brutalise ton mec mais tu maintiens ta version. La scène dure une heure intenable. Or pour suivre à la lettre ce que monsieur t’a dit, tu as mis l’argent dans le pouf sur lequel tu es assise. Les policiers ont fouillé partout sauf là et naturellement n’ont rien trouvé.
Au moment où énervés et découragés, ils s’apprêtent à sortir, ton petit garçon de 7 ans dit à l’attention des policiers « tontons, tontons, elle a mis ça ici là » et ils montrent le pouf. Et effectivement, ils y trouvent la somme. L’un d’eux veut te brutaliser mais le chef dit que ce n’est pas la peine, qu’ils ont déjà trouvé l’argent, ce n’est pas la peine de créer plus de problèmes. Ils s’en vont donc. Vers 16h, tu es couchée énervée, pleine de remords, les larmes au bord des yeux quand ton fils te dit qu’il a faim et veut l’argent du goûter. En toute honnêteté, tu fais quoi ?