Ackafou Zacharie est enseignant et critique littéraire vivant dans l’hexagone. Ce dimanche 17 Janvier, il a publiquement critiqué le roman de Yaya Diomandé, écrivain ivoirien auteur du livre »Abobo Marley » vivant lui aussi en terre française.
Le professeur commence son papier en présentant brièvement l’auteur, un résumé de son livre abordant le rêve d’un apprenti-gbaka d’Abobo décidé à rallier l’Occident par tous les moyens. S’en suit une fusillade de l’œuvre qui, il faut le rappeler, a remporté le prix littéraire Voix d’Afriques.
D’abord, le critique reproche à l’auteur une mauvaise utilisation du temps de narration :
« Dans le roman comme partout ailleurs, il faut distinguer le temps où l’on construit son écriture et le temps où l’on réfléchit sur l’écriture construite. Yaya Diomandé a construit son écriture, s’est vu écrire comme l’on s’écoute parler. De ci, de là un souffle et le style même de son écriture ne nous arrivent jamais à la lecture.
Les événements s’enchaînent invraisemblables. Il en résulte un curieux ouvrage, sans technique nouvelle, juste une histoire comme on en raconterait entre amis.
Et l’argot nouchi qui est le soubassement de ce roman et qui aurait pu donner à ce livre une saveur toute particulière mais traduit systématiquement « en bon français » y enlève toute forme de charme.
Je pense en fermant ce livre : beaucoup de bruits pour rien. »
En lisant la critique de l’enseignant, l’écrivain Yaya Diomandé n’est pas resté de marbre, réagissant à travers ces mots : « Frère, à qui la faute si, malgré tes romans de « qualité supérieure », tu as du mal à passer sur le plateau du JT de la RTI ?
Le « trop de bruit pour rien » a plus été vu et mieux vendu que tes romans de « qualité supérieure ».
Tu n’es pas du tout obligé de transposer le débat LMP-RHDP partout.
Pourquoi on se déteste tant entre « Ivoiriens »?
Je ne suis pas à l’origine de ta crise de visibilité. Bien au contraire, je pourrais même t’ouvrir certaines portes avec mon petit carnet d’adresses.
Chez nous, le complexe des diplômes plombent assez de rêves et d’ambitions. Parce que tu n’as pas fait la fac de lettres modernes, alors ces pseudo-critiques littéraires trouveront tous les défauts à ton œuvre alors qu’ils sont clairement incapable de produire une œuvre de la même qualité.
Si Amadou Kourouma avait écouté des « têtes vides » comme vous, c’est sûr qu’il ne serait pas la référence qu’il est aujourd’hui.
Tu pourras me trouver à Rennes du 17 au 21 Juin prochain sous recommandation d’Alain Mambackou (tu le connais, au moins, j’espère). Il a aussi lu le « trop de bruit pour rien » et a décidé de m’inviter à un festival littéraire dont il est le directeur artistique.
La haine, la jalousie et l’aigreur te hantent permanemment et te rendent donc aveugle.
le Prix VOIX D’AFRIQUES n’est que le premier prix remporté par mon roman ABOBO MARLEY. Je vais en remporter encore et encore. Car je ne doute pas de la qualité de mon œuvre. Mets-toi au travail au lieu de brandir un diplôme qui, à ce que je vois, ne te sert pas à grande chose.
Voyant la réponse de l’écrivain à son retour de lecture, Zackarie Ackafou a réagi, trouvant aberrant d’amener le débat sur le terrain politique.
J’ai appris une chose en lisant un jour un roman africain : »Les plus grandes amitiés sont celles qui naissent sous le coup de l’orage »
Louis-César BANCÉ
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