Depuis le départ du Yôrô, le coupé décalé se noie dans un abîme. Il n’y a plus de DJ pour nous faire danser. On critiquait Arafat, disant de sa musique qu’elle encombrait nos oreilles avec ses bruits de casserole, mais le Daïshi aura eu quand même le mérite de remplir la mission majeure du coupé décalé qui est de nous faire mouler. Sheney et Debordo, fouettés dans leurs orgueils par les provocations d’Influemento, étaient poussés au travail, proposant fréquemment des tubes.
Mais depuis le rappel à Dieu de Ange Houon, tous ses concurrents semblent pris d’une soudaine léthargie qui ne dit pas son nom. Le coupé décalé somnole. Et tout d’un coup, à la faveur d’un buzz portant sur un vol et un balai détecteur de mensonge, Deversaille, en un coup de bâton magique, fut connu du grand public. Ironie du sort, il fait du coupé décalé, ce genre musical suffoquant à l’heure actuelle.
La notoriété brusque du jeune homme à la crête jaune serait-elle un signe qu’il est la relève du coupé décalé ? Parce que depuis le départ du commandant Zabra, on attend le nouveau messie. Un féticheur béninois a dit que Deversaille est le successeur du Daïshi. Si c’est avéré, quel destin ! Je voudrais bien voir comment les choses se feront pour nous éblouir, nous étourdir, surtout qu’après avoir écouté un a capella de Deversaille, j’ai voulu emprunter l’expression de Annie de Peopl’Emik adressée à Vitale…🤧
Louis-César BANCÉ