Oumarou a commencé à vendre les téléphones quand il était jeune. Âgé de 70 ans cette année et toujours vendeur de cellulaires, on le reconnait au Black comme étant le blackiste le plus âgé. Un véritable ancêtre !             
      
Veuf et père de trois enfants, depuis cinquante ans, grâce à son commerce, il s’occupe de sa famille avec ses moyens modestes. Oumarou croit avoir fait le nécessaire pour inculquer des valeurs éducatives à ses fils. Dans le trio, il n’y a que Daouda qui se montre récalcitrant, réfractaire de par ses écarts de conduite. Ladji et Moussa sont quant à eux, des enfants exemplaires.

     
Victime d’une longue maladie, Oumarou le vieux Blackiste, en décède malheureusement. Les enfants se bousculent aussitôt pour aborder la question de l’héritage. Oumarou n’a pas de bien immobilier, pas de compte bancaire… Il ne peut que léguer ce qu’il a. Le notaire, venu faire son travail, met la famille au parfum du testament du défunt :

«Votre père était un Blackiste qui se battait bien pour vous. Il n’était pas riche, mais se débrouillait comme il le pouvait pour s’occuper dignement de sa famille, afin que vous ne manquiez de rien. Voici comment il souhaite la répartition de ses biens.

-Ladji !

-Oui maître. Je suis là.

-C’est toi l’aîné, n’est-ce pas ?

-Oui maître.

-Comme héritage, ton père t’a laissé dix téléphones : huit Samsungs neufs et deux Tecnos seconde main.

Le notaire continue :

-Moussa, tu as droit à huit téléphones. Quatre LG neufs, une tablette LCB, trois Huawei et deux Infinix seconde main. J’espère que tu sauras en faire bon usage en les faisant fructifier.

Le regard du notaire se tourne vers le cadet :

-Daouda !

-Oui maître.

-De son vivant papa trouvait que tu n’étais pas assez respectueux. Il t’a juste laissé un Itel écran cassé.😎

Louis-César BANCÉ