J’ai inscrit ma fille en cours de natation. Après quelques séances, elle s’est servie de sa voix la plus suppliante pour faire une plaidoirie :
-Papa, j’aimerais bien que tu inscrives ma camarade Odette en natation, s’il te plaît ? Toutes les semaines elle m’accompagne et s’assied sous le hangar au bord de la piscine, pour me regarder, moi et tous les autres élèves admis à l’apprentissage nautique. Elle veut bien se joindre à nous, mais malheureusement ses parents n’ont pas les moyens de lui payer le droit d’adhésion. S’il te plaît papa, dis oui ?
La grande piscine est située dans notre quartier. Odette est en effet un pouce de 10 ans, qui se plaît en la compagnie de ma Bancette. Parfois elles ont l’air toutes les deux sages, et à d’autres occasions elles se disputent. Leur amitié semble néanmoins solide. Elles en ont, de la grandeur d’esprit, il me semble.
Lisant dans les yeux de Bancette qu’elle tient à l’inscription de son amie, je lui donne mon accord. Elle jubile et me fait plein de bisous. Au fond de moi, j’apprécie particulièrement cette empathie qu’elle éprouve pour son prochain. Quand elle s’en va pour sa prochaine séance, on y va ensemble, avec la petite Odette qui n’en croit pas ses yeux lorsque les maîtres nageurs lui offrent un maillot de bain en l’autorisant à accéder à la jolie piscine. Je l’ai inscrite pour trois mois de natation. Le bonheur qui l’anime m’extasie : son sourire, ses éclats de rire, un délice !…
Après l’inscription d’Odette à la natation, sa mère est venue me voir. Tiens, je ne la connaissais pas. Vingt-six ans à peu près, la poitrine bombée et encore ferme comme si elle n’avait jamais donné naissance. Les fesses tonitruantes, dodues et à la fois pointues comme une pioche, la sculpture de cette jeune fille est un régal pour la vue. Elle se présente à moi comme étant la maman d’Odette, et quand nous conversons, tout est tellement gai que très rapidement je la titille :
-C’est vous qui avez donné le prénom Odette à votre fille ? Pas trop lourd en ce vingt et unième siècle ?
-Fhum, il faut dire encore ! s’exclame-t-elle en amorçant le décor du tutoiement. J’ai parlé à son père, fatiguée ! Il a tenu à donner le nom de sa mère à notre bébé. Moi j’ai voulu l’appeler Maeva-Shama, mais cet irresponsable n’a pas validé. C’est lui qui sait imposer un prénom à sa fille sans pour autant jouer son rôle de père. Mon regret est d’avoir été avec lui. Depuis la naissance du bébé, il n’a même pas, ne serait-ce qu’un jour, daigné lui apporter une boîte de lait. Si c’était à reprendre, jamais il ne m’aurait ! Aujourd’hui que nous sommes séparés, je me sens mieux, et j’essaie, toute seule, de reprendre ma vie en main…
La maman d’Odette s’appelle Karine. Par sa façon de faire, je sens que je ne lui suis pas indifférent. Moi aussi j’aime bien sa belle paire de fesses. Elle m’avoue qu’elle a été beaucoup séduite par mon geste à l’endroit de sa fille. Tous les jours, elle m’envoie des messages gentils, me proposant aussi des sorties dans des maquis… Au bout d’un moment, elle me donne d’apprécier son corps sans ses attributs vestimentaires. Wahou. Sa façon de tutoyer mon pontife est extraordinaire. Mais j’espère qu’elle comprendra que ce qui m’intéresse, moi, c’est juste une relation aventurière…
Voilà. J’ai juste voulu donner du sourire à une petite fille, de façon complètement désinteressée, sans calcul aucun. Et voilà que la mère de cette petite fille, une mère célibataire, est venue à moi pour m’offrir des plaisirs d’adulte… Walaye, le bienfait n’est jamais perdu, et qui aime, qui sème, finit toujours par récolter. N’est-ce pas, amis lecteurs ? 🤧
Louis-César BANCÉ